Je découvre le nouveau podcast de Quartz, Should This Exist ? et je le partage vite avec vous !
L’ambition du site d’informations en ligne, fondé en 2012, en créant ce podcast est d’explorer une question majeure :
« Comment la technologie impacte notre humanité ? »
L’exploration est très concrète ; dans chaque épisode Caterina Fake (co-fondatrice de Flickr) accueille les entrepreneurs les plus audacieux de notre temps et les questionne sur ce que leur invention peut apporter à l’humanité et sur les dangers qu’elle peut représenter. Elle fait aussi intervenir un panel d’experts sur le sujet abordé.
Le dernier épisode est passionnant. Il présente l’application mobile Woebot qui s’appuie sur l’Intelligence Artificielle pour proposer à ses utilisateurs un thérapeute virtuel ! Très accessible et basé sur un échange structuré de questions / réponses, Woebot se présente comme n’importe quelle interface de messagerie instantanée, voyez plutôt !
L’application mobile remporte un grand succès avec 1 à 2 millions de messages par semaine, en provenance de 130 pays différents. Toutefois, de nombreuses interrogations émergent quant aux impacts qu’elle pourrait avoir sur ses utilisateurs.
Découvrez les échanges avec Alison DARCY, chercheuse psychologue à l’université de Stanford et créatrice de cette application.
Le podcast est en anglais et dure une trentaine de minutes. Lisez ma synthèse en français juste en dessous.
L’idée de départ
Alison DARCY est partie de plusieurs constats pour créer Woebot :
- la dépression ne cesse de progresser dans toutes les régions du monde. En mars 2017, l’OMS estimait à 300 millions le nombre de personnes concernées, en augmentation de 18% entre 2005 et 2015.
- près de 50% des personnes affectées ne sont pas traitées et les thérapeutes qualifiés ont une capacité limitée d’accompagnement en volume.
- son expérience de terrain à Stanford en matière de thérapie pour traiter les cas d’anorexie chez des adolescents par le biais de chat video a rencontré un taux de réussite très élevé.
Comment ça marche ?
Une fois l’application téléchargée, l’utilisateur accède à un « salon de chat » qui ressemble à toutes les interfaces d’échange de messages. Woebot, un gentil robot animé, tout sourire, accueille l’utilisateur. Il lui indique les principales règles, notamment de confidentialité. Puis, il lui pose une première question « comment te sens-tu ? ». L’utilisateur répond en choisissant une emoticône parmi 10 possibilités (heureux, ça va, déprimé, angoissé, fatigué…)
A la suite de cette première évaluation, Woebot poursuit son questionnement sur la base des principes de la thérapie comportementale et cognitive, à savoir un échange structuré de questions/réponses. Partant du principe que nos pensées affectent nos perceptions, l’externalisation des pensées négatives par le biais du chat avec Woebot apporterait à l’utilisateur un soutien qu’il ne peut pas toujours trouver auprès d’une personne.
Quels bénéfices ? Quels risques ?
Le premier bénéfice serait l’accès facile et non stigmatisé à un soutien thérapeutique. Pour tous, à toute heure et en tout lieu. La créatrice de Woebot qualifie ce soutien de « thérapie DIY » (Do It Yourself) qui permettrait à l’utilisateur d’apprendre et de s’entraîner à se poser les bonnes questions. Une relation pourrait même y gagner grâce à l’externalisation de discussions répétitives et sans fin…
Les risques évoqués sont ceux d’une dépendance et d’une connexion émotionnelle inadaptée à des machines. Parmi les utilisateurs de chat bots, très nombreux sont ceux qui positionnent leurs interactions virtuelles au même niveau que celles qu’ils ont avec leur famille ou leurs amis… La simplification des échanges créée par le fonctionnement même de l’IA (généralisation, systématisation, automatisation, réduction du risque) risque d’éloigner nombre de personnes de la complexité des relations humaines. Le rejet de toute pensée et émotion négative est privilégié donnant ainsi à l’utilisateur une fausse impression de contrôle de son univers émotionnel. Cet outil pourrait aussi aggraver le sentiment d’inadéquation et la recherche de perfection générés par l’éco-système des réseaux sociaux et du marketing.
Ces risques ne sont pas spécifiques à cette application, ils s’inscrivent dans le contexte plus large de la digitalisation des rapports humains. Selon sa créatrice, il ne s’agit pas pour Woebot de remplacer la relation humaine, mais d’aider un maximum d’utilisateurs à sortir d’une spirale de pensées négatives.
Ces risques ne sont pas spécifiques à cette application, ils s’inscrivent dans le contexte plus large de la digitalisation des rapports humains. Selon sa créatrice, il ne s’agit pas pour Woebot de remplacer la relation humaine, mais d’aider un maximum d’utilisateurs à sortir d’une spirale de pensées négatives.
Et maintenant, à quand le coach virtuel ? 😉
Ping : clindamicina para infección urinaria